Le Tombeau des Avanchers
En
1875, un cultivateur des Avanchers nommé Simon, déracina un
noyer plusieurs fois séculaire, qui existait dans un champ
qu'il possède à un endroit situé un peu au-dessous du
chef-lieu de la commune, appelé y pia de vella, au
pied, au-dessous du village.
Il
trouva, sous les racines de ce vieil arbre, un tombeau en
dalles renfermant des ossements humains et des objets
funéraires consistant en deux bracelets en bronze , en forme
de serpent se mordant la queue, et un petit vase en pierre
ollaire fait au tour à tourneur.
Les
bracelets subirent le sort commun à tous ceux qui tombèrent
entre les mains de nos paysans avant qu'on ne leur en eût
fait connaître l'importance, c'est à dire, qu'ils passèrent
par le creuset du fondeur ambulant, le magnin, pour
devenir une sonnette de vache, n'a campanna.
Le vase... brisé et incomplet, mais
dont les morceaux sont suffisants pour en faire la
restitution, est en ma possession, M. Simon ayant bien voulu
me le remettre.
Ce vase
en pierre calcaire, de couleur légèrement verdâtre, fabriqué
au tour avec des ciseaux de tourneur dont les traces sont
très apparentes, a huit centimètres de diamètre à sa base et
treize à son sommet; sa hauteur en mesurait quinze. Sa forme
est celle d'un cône régulier renversé, tronqué
horizontalement. L'épaisseur de ses parois varie de trois à
quatre centimètres. Il était orné à seize millimètres de son
bord, de deux cordons séparés par un intervalle de douze
millimètres.
Une particularité peu ordinaire, très digne de
remarque, consiste en ce que la face extérieure du fond de
ce vase est complètement garnie de caractères graphiques,
les uns romains, les autres difficiles à définir, disposés
sans aucune apparence d'ordre et formant des lignes les unes
circulaires et les autres horizontales. On ne peut dire si
ces caractères bizarrement disposés forment des mots ou
s'ils ne sont qu'une grossière ornementation due à un
désœuvré. Peut-être cette dernière supposition est-elle la
vraie.
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